Annie Ernaux, c’est une femme, une voix, une œuvre. Une écriture atypique, « plate », celle du témoignage, de la sociologie et de la mise à distance – les faits, voilà tout, et pourtant une émotion sous-jacente, qui se devine peut-être plus qu’elle ne s’exprime véritablement. Annie Ernaux, c’est aussi un genre, l’autobiographie, se raconter au travers de sa classe sociale, de ses relations, de sa famille, des épreuves traversées… avec la promesse de ne jamais trahir : « aucune poésie du souvenir, pas de dérision jubilante ». Le silence ciselé. Annie Ernaux, c’est l’écriture comme fracture et comme réconciliation, la volonté de se réapproprier un passé, une époque, et finalement la captation d’une forme d’universel. 2022, Annie Ernaux, c’est un prix, le Nobel de littérature, et la consécration d’une œuvre aussi remarquable que remarquée, que nous vous proposons de (re)découvrir à nos côtés.

 

Le jeudi 15 décembre, le PJE vous donne rendez-vous à partir de 18h30 pour une soirée spéciale Annie Ernaux, avec au programme deux films précédés de lectures : J’ai aimé vivre là et Les Années super-8. Un cocktail de Noël sera également servi entre les deux projections.

 

J’ai aimé vivre là

Documentaire. De Régis Sauder, avec la participation et les textes d’Annie Ernaux. 1h29.

Annie Ernaux a écrit une grande part de son œuvre à Cergy. Dans ce documentaire fait de déambulations urbaines et d’émotions passagères, les mots de l’autrice se superposent aux images de la ville, donnant à voir l’évolution de ceux qui y habitent. Tandis que les corps se croisent et que les détails s’accumulent, Cergy tend à se dévoiler dans toute sa profondeur.

Les Années super-8

Documentaire. De David et Annie Ernaux. 1h00.

Les archives familiales défilent à l’écran – grain des années 70, couleurs affadies de la fameuse caméra Super-8. Une voix commente chacun de ces fragments de vie, s’attardant sur les anniversaires, les voyages en Albanie, en URSS, au Chili, au Maroc… Cette voix, c’est celle d’Annie Ernaux, qui, à l’époque où ont été tournées ces images, n’avait qu’une trentaine d’années et s’apprêtait à sortir son premier livre, Les Armoires vides. Au fil de ses souvenirs, l’autrice nous plonge dans son intimité, tout en nous offrant un témoignage historique, social et politique sur les années 1972 à 1981. Un documentaire auto-réflexif où règne la nostalgie.

Réservations Ici