Georges-Olivier Châteaureynaud : Drôles de jeux

J’ai choisi pour 2021 un thème dont je ne doute pas qu’il soit familier à la majorité des participants à l’atelier du Prix du Jeune Ecrivain, puisqu’il s’agira pour chacun d’imaginer, à partir de la notion de jeu de rôle, le ou les arguments d’une ou plusieurs histoires, puis d’en tirer une ou plusieurs nouvelles brèves. Le jeu de rôle, pratique neuve, ludique, plésbicitée par la jeunesse, témoigne, comme naguère les « livres dont vous êtes le héros ». d’un renouvellement des imaginaires contemporains, et débouche sur de nouvelles formes de fiction, notamment collective.
Mon atelier s’ouvrira sur une analyse succincte des divers modes de production de fiction et un point sur la nature et la situation de la nouvelle, forme courte, par rapport au roman, puis chaque participant proposera les « pitchs » que lui inspire la thème. Ces embryons testés ensemble, commencera le travail d’écriture proprement dit, répercuté en continu devant l’atelier, jusqu’à son achèvement.

Dominique Fabre : Attendre demain

Parce que nous le faisons tous, particulièrement aujourd’hui, et que je crois que nous avons tous l’envie d’en parler. Parce que les lendemains qui chantent plus ou moins juste valent somme toute mieux qu’un présent un peu déprimant. je crois que de nombreux livres parlent de l’espoir, nous montrent comment il se construit, comment parfois il devient fragile et s’enlise. Aujourd’hui il y a aussi toute une littérature dystopique dont nous lirons des extraits pendant l’atelier.

« Attendre demain » fait aussi partie de notre travail d’écrivains, qui apprennent jour après jour à faire du temps sinon un ami, au moins un allié pour mener à bien leurs projets. Nous lirons aussi ensemble des extraits où des personnages procrastinateurs, ou tout feu tout flamme, font avancer à leur façon les histoires qui nous sont racontées.

Michel Lambert : Petit judas

Qui n’a jamais trahi ? Qui n’a jamais été trahi ? La trahison est partout : dans le lit des amants, dans les cours de récréation, dans les rapports entre grandes puissances. La trahison peut signer la fin d’une relation, ou être mise en compte des pertes et profits. Il y a des trahisons majuscules et des trahisons minuscules – un silence. un rire, un regard peuvent, en un instant, faire basculer du côté des traîtres. Il y a des trahisons qui font beaucoup de bruits, d’autres qui passent inaperçues, celles qui flagrantes et celles qui ne font que susciter un doute qui s’oublie ou, au contraire, se solidifie avec le temps.

Un sportif peut-être trahis par son corps, un orateur par un mot échappé malheureusement. Un mensonge par un autre mensonge. Mais la pire des trahisons, n’est-ce pas de se trahir soi-même ?