Le Prix du Jeune Écrivain a été pour moi le départ de tout.
D'abord, en quelque sorte, de l'écriture, puisque j'ai envoyé une nouvelle un peu par hasard, grâce à une affiche aperçue dans mon école. Lorsque j'ai appris que j'avais remporté le premier prix, deux événements sont rapidement survenus : le premier, c'est une prise de conscience. L'idée qu'écrire n'est pas une activité stérile et que le partage est possible. La création est si souvent une histoire de confiance. La confiance est née ce jour-là pour moi. Le deuxième événement, après l'envie de continuer d'écrire, c'est la possibilité de concrétiser ce projet. Grâce à la renommée du PJE, et à ma première publication chez Buchet Chastel, mon premier roman a probablement pu être plus rapidement lu par les éditeurs. C'était une bonne carte de visite, ou une porte d'entrée, comme on voudra. Enfin, le PJE, pour moi, ce sont aussi des rencontres décisives, et amicales : Marc et Nelly, d'abord, mais aussi Jean-Baptiste Del Amo, lauréat deux ans avant moi (et dont la publication de son Éducation libertine chez Gallimard m'a encouragé à "me lancer" à mon tour dans un roman), Minh Tran Huy, ma marraine d'écriture, ou encore Carole Martinez. Des passeurs."
Arthur Dreyfus, lauréat en 2009
Merci pour la lumière
" Avoir seize ans. Écrire chaque jour. Rêver d'un lecteur inconnu. Prononcer à voix basse le mot « écrivain », comme une promesse extorquée à l'adulte qu'on deviendra un jour. Envoyer une nouvelle par la poste. Être lu. Être choisi. Rencontrer d'autres aspirants, rencontrer des écrivains. Reprendre, couper, corriger, travailler jusqu'à ce que les mots soient incolores. Voir ses phrases imprimées dans un livre, voir ses phrases dans une librairie. Feuilleter les pages, chérir son exemplaire (le flairer en secret parce que c'est ridicule). Et puis écrire encore, mais avec le vent dans le dos. Écrire avec un point qui brille devant soi. De la lumière à l'horizon. Merci à ceux qui font vivre le Prix du Jeune Écrivain. Merci pour la lumière."
Xabi Molia, lauréat en 1997 et 1998
Quelle joie ! quel bonheur !"
Envoyer un texte est un plaisir, car on sait que l'aventure s'achèvera, quoi qu'il arrive, sur un contact personnel. Peu importe nos intentions, nos ambitions de départ, on nous apportera la preuve tangible que l'on a été lu, que l'on nous a pris au sérieux. Expérience unique, fondatrice dans la formation de l'écriture. Garantie inestimable de savoir qu'il existe, année après année, des personnes qui nous liront, nous critiqueront, accorderont de l'importance à notre travail.
2008 : j'ai participé pour la première fois au PJE. Mon texte est allé jusqu'en demi-finale. La fiche de lecture que j'ai reçue décrivait les atouts de mon texte, me confortant ainsi dans l'idée que je devais participer à nouveau l'année suivante, mais en soulignait également les faiblesses, m'offrant ainsi un regard plus objectif sur mon travail que celui de mes proches.
2009 : mon texte fait partie des treize textes édités. Quelle joie ! Quel bonheur !
2010 : confortée par le palmarès de l'année précédente, je tente à nouveau l'aventure. Mon texte ne va pas plus loin que le premier comité de lecture.
Évidemment je suis un peu déçue. Une déception que la fiche de lecture m’aidera à surmonter par ses critiques bienveillantes, précises, jamais tatillonnes.
Voilà pourquoi en 2011, malgré deux déconvenues, je ne me suis pas découragée. J'ai adressé ma nouvelle au PJE et mon texte est primé..."
Noémi Schaub, lauréate 2012